Derrida est-il aujourd’hui un philosophe qui peut nous aider à penser ce qui nous arrive ? Résolument oui. La pensée de Derrida est toujours d’une brûlante actualité à condition de savoir la lire. Cet essai l’explicite en interrogeant à travers « l’excès de vie », cet étrange concept de « spectre » qui fait de la philosophie derridienne une philosophie inouïe, pour ne pas dire une philosophie de l’inouï. Comment…
Ce volume propose un portrait de Primo Levi, à travers les entretiens qu’il a accordés aux journaux, ses déclarations à la radio et à la télévision, lors de débats publics et des représentations théâtrales de ses œuvres. L’auteur de Si c’est un homme, qui a passé sa vie à témoigner de son expérience d’Auschwitz, a également consacré des pages inoubliables à son métier de chimiste et à l’amour du travail…
Edith Bruck livre avec Qui t’aime ainsi un double témoignage inédit. Il s’agit d’abord d’un des rares récits, venant prendre place à côté de celui d’Être sans destin d’Imre Kertész, de la déportation et de l’internement des Juifs hongrois au printemps 1944. La destination était Auschwitz et le but, l’extermination. Edith Bruck y survit. Mais ensuite, plus rare encore, la deuxième moitié du livre témoigne de l’errance des survivants et,…
Introduction et notes par Thierry Poyet Quand Ernest Feydeau publie Daniel, son deuxième roman, en 1859, il est devenu un ami proche de Flaubert. À ses côtés, alors qu’il a fortement concurrencé Madame Bovary avec Fanny, il réfléchit à l’avenir du roman, entre inspiration romantique et mode réaliste, goût pour le mélodrame et refus d’une écriture facile. Daniel qui rencontre vite le succès, est un beau roman d’amour impossible. En…
Martine Leibovici et Anne-Marie Roviello Depuis le cinquantenaire du procès Eichmann, nombreuses sont les publications qui réaniment la polémique de 1963. On suppose, par exemple, qu’Arendt, trompée par l’apparence qu’Eichmann a voulu donner de lui–même pour se défendre, aurait dressé le portrait d’un terne bureaucrate se contentant d’obéir aux ordres. Cet ouvrage se propose d’examiner ce genre d’arguments ainsi que les faux débats que ces publications ont réouverts autour de…
Les Romains de l’extrême fin de l’Antiquité ont forgé le mot modernus quand ils ont pris conscience que leur temps était devenu très différent de celui des Anciens. Pour nous, la modernité est moins un fait qu’une valeur. Mais que dit-on quand on s’y réfère, que l’on s’affiche moderne ou que l’on proclame sa détestation de la modernité ? Ce pourrait n’être qu’une autre manière de revendiquer les vertus de…
sous la direction de Monique Cottret et Caroline Galland L’histoire politique renvoie à des catégories différentes, parfois complémentaires, souvent contradictoires. Le politique se situe dans le domaine des savoirs, des idées et des débats. C’est un genre noble qui s’exprime au travers de programmes, d’analyses, de réfexions et qui évoque des conceptions du monde, des idéaux, des engagements et des espérances. Mais la politique, que l’on dit souvent « politicienne », rejoint…
Il est convenu de considérer le réveil violent de l’Islam comme étant l’effet d’un ressentiment historique, politique, culturel et économique à l’encontre de la domination de l’Occident. Contre ce préjugé, le présent livre tente de montrer que la religion islamique se définit comme relevant d’un ressentiment originairement spirituel comme ressentiment dogmatique à l’encontre de la conception chrétienne de l’absolu. C’est par son essence même que l’Islam est la négation hostile…
Inscrit dans ce que l’on appelle « le cinéma moderne », Eric Rohmer n’a cessé de revendiquer son classicisme. Le paradoxe se comprend par la force structurante de la référence à la littérature libertine, qui explique le récit rohmérien comme les rapports entre les personnages. Cette réédition augmentée du Spectateur séduit le confirme à travers l’analyse des films des années deux mille et celle de nombreux écrits inédits conservés à…
Introduction et traduction du japonais classique par Dominique Thomas L’esprit libre et novateur de Motoori Norinaga (1730-1801) est unique dans le paysage intellectuel japonais du 18e siècle. Sa critique de l’esprit de système, qui « guide nos sociétés à ce jour et exerce autant de ravages », comme l’a dit C. Lévi-Strauss, est l’occasion d’une remise en cause des perspectives et des certitudes occidentales. Dès la première page, on bascule…