“Peut-on concilier matérialisme et mo-rale ? La fin des entités métaphysi-ques qu’impose la culture contempo-raine – le Sujet, la Liberté, la Con-science souveraine – implique-t-elle qu’on cesse de se référer à des valeurs objectives obligeant l’homme à vivre dans l’optique de l’Universel ? Bref la morale est-elle désormais, comme le prétendait Foucault, “impossible” ? C’est ce que cet ouvrage tente de montrer à travers un parcours philo-sophique qui va de…
Historien de la philosophie et helléniste, Jean-Joël Duhot aborde la question de Jésus dans une histoire globale, avec les outils du philosophe, de l’historien et du philologue. Les textes parlent si on sait les contextualiser et leur poser les bonnes questions. Cette approche décloisonnée, qui rejette les barrières habituelles séparant le sacré du profane, et le théologique du rationnel, et qui abolit les digues de protection que la laïcité accorde…
La dialectique hégélienne, en tant que négation de la négation, est souvent interprétée comme irrémédiablement téléologique, comme une froide mécanique qui rejette hors du sens toute contingence. Mérite-t-elle pour cela d’être abandonnée ? Si la dialectique est bien ce qui meut tout donné, montrant qu’il ne peut résider en repos en lui-même, abandonner la dialectique revient à se résigner à la factualité et à renoncer à la promesse d’émancipation, de…
Cet ouvrage est une reprise du livre publié chez Kimé en 2007 : Bergson ou l’imagination métaphysique. J’y introduis pourtant des changements assez importants. Il s’agit essentiellement de mettre en valeur le fait que Bergson n’est pas un simple philosophe de l’immanence. C’est un philosophe de l’immanence redoublée. Ce point apparaît clairement, explicitement à travers l’analogie entre la durée de la conscience et la durée de l’univers qu’il développe dans…
Montaigne voit dans le commentaire, forme dominante de l’activité intellectuelle à la Renaissance, le point d’achoppement de la culture humaniste. L’interrogation sur le sens des textes antiques a fait oublier la question de la vérité. Loin de marquer un avancement vers davantage de clarté, l’interprétation finirait par amoindrir notre intelligence du monde. “Il y a plus affaire à interpreter les interpretations qu’à interpreter les choses, et plus de livres sur…
En humaniste, bien que misanthrope, Wittgenstein n’a cessé de se soucier de l’humain, depuis sa lecture du Déclin de l’Occident de Spengler après la première guerre mondiale. Au point de développer à partir des années trente une véritable anthropologie, motivée d’ailleurs aussi par le déploiement de sa grammaire philosophique, qui exige comme arrière plan un ensemble de remarques consacrées à l’humain, ses réactions, son éthologie, ses us et coutumes, ses…
Préface de Jean-Luc Nancy De la vie sociale à la vie politique, de la psychiatrie à l’agriculture, la normalisation, décide de la forme de la pomme, de la psyché et du monde à travers l’imposition de ses modèles et de ses normes. Ce faisant, elle dessine les contours de la marge et de l’anormalité, monde sublunaire et dégradé. Car si les normes, explicites ou tacites, forment et conforment les êtres,…
La critique postmoderne se propose de nous libérer du carcan imposé par la raison. Selon Rorty l’abandon de la croyance en la possibilité de connaître les choses telles qu’elles sont, l’effa-cement de la distinction entre con-naissance et opinion, ouvrent à l’indi-vidu la possibilité d’explorer des voies inédites, de multiplier les descriptions novatrices, de développer sa recher-che d’autonomie, d’invention de soi, de perfection privée. L’autonomie, exaltée par Rorty, d’in-dividus en état…
On ne saurait reprocher à une pensée dont le développement a été brutalement interrompu de ne pas être conclusive. Mais si cet inachèvement a incité de nombreux auditeurs et lecteurs à prolonger ses lignes de fuite vers d’autres horizons féconds, l’œuvre elle-même a souvent fait l’objet d’un paradoxal oubli.
Ce livre est une autobiographie intellectuelle du rapport mouvementé et inconstant de l’auteur au marxisme ainsi qu’à un événement qu’il n’a pas vécu, Mai 1968. Il s’agit d’un ouvrage de souvenirs, agrémenté de réflexions plus contemporaines issues de son métier d’anthropologue. L’idée générale qui y est développée est que la pensée de Marx appartient à tous ceux qui s’en réclament. Source d’inspiration et d’émancipation pour comprendre les impasses de la…