Responsable éditoriale : Victoire Feuillebois
«On a fort bien relevé les anticipations de “l’esthétique littéraire postmoderne” qui ont lieu chez les grands modernistes de la première moitié du XXe siècle […] jusqu’à leurs prédécesseurs du XIXe – Alfred Jarry, Gustave Flaubert, Charles Baudelaire, Stéphane Mallarmé, et E. T. A. Hoffmann». En évoquant ainsi les fondements du postmodernisme en littérature, l’écrivain John Barth établit une généalogie qui ramène naturellement vers E. T. A. Hoffmann, figure fondamentale de la littérature allemande et inventeur de la nouvelle fantastique. Un tel hommage suggère que, en dépit de son inscription précoce dans le canon littéraire et de la récurrence de ses œuvres dans les programmes scolaires et universitaires, Hoffmann est resté une source d’inspiration pour la fine pointe de la création de ces cinquante dernières années : l’auteur a été l’objet d’un véritable revival depuis un demi-siècle, qui en fait une figure intertextuelle particulièrement féconde. Hoffmann apparaît ainsi, non comme un ancêtre glorieux figé dans la culture canonique, mais comme une figure proche et qui continue de nourrir la création contemporaine.
Dès lors, il apparaissait urgent à la fois de dresser un panorama de ces réappropriations intertextuelles et intermédiatiques et d’interroger la diversité des supports et des espaces de cette réception plurielle, pour savoir ce qu’elle nous dit de l’œuvre d’Hoffmann et pour mieux comprendre en quoi il peut encore être notre contemporain.
Pamela ELLAYAH, Gawan FAGARD, Victoire FEUILLEBOIS, Werner KEIL, Stéphane LELIEVRE, Jessy NEAU, Bernhard SCHEMMEL, Ricarda SCHMIDT, Laurent TAMANINI, Yvonne TOEPFER, Patricia VIALLET.