Quels sont les éléments nécessaires pour qu’un langage éthique puisse se déployer ? Plusieurs types de conditions de nécessité sont examinées : génétiques, structurales, logiques et pragmatiques. Repenser l’éthique à partir de l’interrogation, sortir de la réflexion monologique pour inclure cette interrogation dans un authentique dialogue, voici quelques uns des objectifs poursuivis par l’auteur. Cette nouvelle approche de l’éthique, prenant appui sur la philosophie du langage et la pragmatique tout en s’inspirant des apports de la logique des questions (Belnap, F. Jacques), de la théorie des mondes possibles (J. Hintikka) et de la logique déontique (von Wright) propose une éthique comprise comme dynamique, processus d’interrogation se déployant sur plusieurs niveaux. A la philosophie de l’interrogation de Francis Jacques, proposant quatre modalités de questionnement, relatives à quatres anthropologies : scientifique, religieuse, littéraire et philosophique, il est nécessaire d’ajouter l’éthique, de par la spécificité de son mode de questionnement et d’argumentation et son irréductibilité aux autres modes. De la forme des questions en éthique, on passera au développement d’un questionnement dans la délibération. Quelles sont les conditions communicationnelles de la délibération éthique ? L’analyse des échecs et des limites des délibérations permettra de proposer notamment une définition dialogique du mensonge, de la promesse et du pardon ainsi qu’une typologie des dialogues en éthique. Des exemples littéraires et cliniques leur donneront chair.
Florence Quinche, Dr. en philosophie enseigne depuis 2000 la philosophie du langage à l’Université de Paris 3 Sorbonne nouvelle, comme ATER, puis chargée de cours.
Elle coordonne également depuis 2002 le Département interfacultaire d’éthique de l’Université de Lausanne.
La plupart de ses travaux de recherche et articles portent sur la philosophie du langage, l’éthique médicale et l’éthique de la communication.