La philosophie d’Henri Bergson procède par images. L’intuition n’est donc pas seulement une méthode, mais aussi un langage qui ne parle au propre que lorsqu’il parle au figuré. Elle est une lanterne obscure qui dispense partout de la lumière. Dans L’évolution créatrice, l’intuition n’est pas une simple métaphysique qui se ferait sans la science. Elle est aussi une dialectique qui chevauche l’intelligence, une pensée en durée qui se nourrit de la pensée spatiale.
La science et l’art viennent en premier. Ils sont les prolongements du sens commun. La philosophie ne peut rien faire sans eux. Comme Prométhée, comme le voleur de feu, elle se nourrit de ce qui n’est pas fait pour elle. Comme Hermès, comme le messager, elle en fait un langage et un univers que tous doivent pouvoir comprendre et dans lequel tous doivent pouvoir se retrouver.
Paul-Antoine Miquel enseigne la philosophie à l’université de Nice. Il est également membre du laboratoire Ceperc (UMR CNRS 6059) à l’université de Provence.
Ses derniers ouvrages publiés sont: “Qu’est-ce que la vie” (Vrin, 2007); “Bergson ou l’imagination métaphysique” (Kimé, 2007); “Biologie du XXe Siècle. Evolution des concepts fondateurs” (de Boeck, 2008).