Ce livre est une méditation sur la condition juive et le destin du sionisme à travers trois pensées philosophiques. Celle de Buber, qui illustre l’engagement sioniste à partir d’un renouveau spirituel ; celle de Levinas, qui représente la vitalité du judaïsme de la diaspora en France ; celle de Simone Weil, qui est l’une des figures les plus paradoxales d’un judaïsme apparemment assimilé. Quelle lumière une étude comparée de ces trois œuvres…
Tout en reconnaissant la spécificité de l’œuvre de Proust au carrefour de la littérature et de la philosophie, le volume aborde le texte proustien et sa signification à partir de différentes perspectives disciplinaires et avec différentes approches interprétatives. Les essais qui le composent contribuent chacun à cartographier les nouvelles voies théoriques suggérées par Proust à partir de la contamination entre plusieurs genres (traité philosophique, roman, essai critique) et champs disciplinaires…
De l’autodétermination nationale au XXIe siècle On les disait inadaptées aux enjeux du XXIe siècle. On les voyait comme le symbole d’un ordre westphalien qui agonisait. Or les voilà revenues en force : les frontières. Ce fut, d’abord, la pandémie de Covid-19. Puis la guerre, en Ukraine, en Palestine. La preuve sans doute que la crise diagnostiquée (concernant certains des concepts clés de notre modernité politique : la nation, la souveraineté, les frontières,…
Rectifier l’interprétation de la pensée d’Émile Boutroux est nécessaire. Ce philosophe est mal connu, déformé, considéré à tort comme un pur kantien, comme un épistémologue discontinuiste. C’est avant tout un grand professeur, un métaphysicien et un moraliste, orienté vers l’histoire de la philosophie. Dans la constellation spiritualiste de la fin du dix-neuvième siècle, il joue un rôle clé, car il est la référence philosophique, de même que Victor Cousin a…
Se demander ce qu’est le peuple, c’est tomber dans des contradictions sans solution. Peuple est un concept impur. Ce nom désigne l’un des termes d’une relation de domination, pour la justifier ou pour y résister. Il synthétise des expériences collectives par lesquelles des individus se reconnaissent membres de tel peuple, proclament « C’est nous le peuple ! ». Trois expériences : faire pays et l’habiter, en se protégeant de l’étranger ou bien en accueillant…
Préface d’Emmanuel Faye Juriste, avocat, philosophe politique et homme politique viennois, Alfred J. Noll a publié un ouvrage salutaire sur Martin Heidegger en réponse à la publication des premiers volumes des Cahiers noirs. Son livre ne s’adresse pas seulement aux spécialistes mais aussi, et plus encore, à tous les esprits désireux de comprendre ce que la publication de ces Cahiers a modifié ou confirmé dans l’évaluation de la pensée de…
Penser à mort la vie, quelle qu’elle soit, partout, solitaire comme partagée, dans ses poussées d’énergie et de sexualité, de la veille au sommeil et au rêve. Penser l’existence jusqu’au bout, même le mort dans la mort et dans son espace la résurrection pour y apercevoir dans sa tenue propre l’être cher. Éprouver les séparations comme les partages. Toucher l’autre, être touché par lui, et être habité par le cœur…
Bernard Stiegler et l’écologie de l’esprit Depuis toujours, les sociétés humaines vivent des mutations. Au fil des siècles se développent, en effet, des outils propres à changer les relations sociales, à transformer les interactions. Mais celles que nous voyons émerger aujourd’hui se révèlent profondes, radicales et irréversibles. Elles captent notre attention et changent nos manières de vivre, de nous rencontrer ou de nous rapporter à la réalité. Nous vivons, ainsi,…
Les cosmologies brisées Chez les Grecs, le monde fut pensé comme kosmos ; chez les Latins, comme une nature soumise à des lois ; chez les Médiévaux, comme un orbe crucigère ; chez les Modernes, comme une harmonie. À chacune de ces représentations du monde correspondait une hégémonie politique : la démocratie, la République, la Monarchie, l’État libéral. Aujourd’hui, ces cosmologies sont brisées ; leurs politiques aussi. Il nous revient de penser le monde à…
Envisager la chose aujourd’hui, c’est souvent la poser dans son irréductibilité à l’objet et à la marchandise. Avec la chose, il s’agirait de s’affranchir de la conceptualité philosophique des Temps Modernes. Ce geste initié par Heidegger dans les années 1940, mais présent dès les années 1920, laisse à penser que la chose relèverait avant tout d’une phénoménologie ou d’une ontologie. Le présent ouvrage en parcourant les textes de Heidegger, Lévinas,…