Né en 1836 à Bruxelles, au sein d’une riche famille de l’aristocratie flamande, Lovenjoul se plaignait d’être « arrivé avec 20 ans de retard » et dans une société dont l’oisiveté le révoltait. A défaut d’avoir vécu au temps du romantisme, il en devint donc l’archiviste et le plus connaisseur. Sa bibliothèque tirait tout son intérêt de ce qu’elle était consacrée à un patrimoine littéraire jusqu’alors mal préservé et loin des canons…
Racine et Shakespeare (1823-1825) – Un temps, celui du romantisme ou « romanticisme », deux mouvements : 1823 et 1825. Entre les deux le réquisitoire de l’Académicien Auger contre le romantisme, auquel répond Racine et Shakespeare II. Mais il s’agit moins, dans ce manifeste en forme de pamphlet de Racine et de Shakespeare, ou de théâtre, que de l’invention par Stendhal, sous couvert du « romanticisme », de la notion de « modernité », pour donner…
L’oubli séculaire qui recouvre La Guzla s’explique par son étrange statut moral de mystification trop bien réussie. Ces « poésies illyriques recueillies dans la Dalmatie, la Croatie, la Bosnie et l’Herzégovine » sont inventées de toutes pièces par Prosper Mérimée, mais triomphes de l’imagination sur la réalité, elles seront traduites en allemand, en anglais, en russe (par Pouchkine), en polonais (par Mickiewicz). Puis, la supercherie dévoilée, la suppression de leur valeur littéraire…
Les quatre contes Le Giaour, La Fiancée d’Abydos, Le Corsaire et Lara (1813-1814), réunis ici pour la première fois en volume séparé, sont parmi toutes les œuvres de Byron celles qui ont le plus contribué, avec Le Pélérinage de Childe Harold, à répandre dans toute l’Europe la figure du Héros byronien, sombre et révolté, marqué du sceau de la fatalité. Amours interdites, paysages exotiques, scènes de combat et fins tragiques…
Pierrot, fantasque serial killer : tel est le portrait, inquiétant et inédit, du bouffon né dans la Commedia dell’arte que la Décadence proposa à un public incrédule. Si le grand mime Deburau avait déjà donné, dans les années 1820-1830, ses lettres de noblesse littéraire au coup de pied au cul, en séduisant les Nodier, Nerval ou Gautier, la pantomime fin-de-siècle se transforme en l’écho instable des questionnements et errances qui…
Tension, de l’insignifiant à l’insensé : l’excès. Celui qui accompagne l’ensemble des bouleversements philosophiques, esthétiques et épistémiques du monde contemporain. L’excès outrage, comme débord des mesures édictées par la doxa, mais également comme manque, blanc d’un texte épuisé. À la norme qui légifère se pensant légitime, l’excès, résolument monstrueux, obscène et gratuit, oppose une puissance de transgression apte à faire surgir l’œuvre. Si l’excès combat bien la raison, c’est pour…
Quatre questions sont posées dans ce livre par seize spécialistes de l’œuvre de Simone Weil : 1. Chez Simone Weil, quelle est la part et quel est le rôle des poèmes dans la recherche philosophique, et qu’advient-il de cette recherche dans ces poèmes ? 2. Quelle est la poétique du discours philosophique tel que le pratique Simone Weil dans les différents genres littéraires par lesquels elle a inventé sa pensée…
Nul doute que s’il y a eu dans la langue française depuis cent vingt ans une découverte capitale, c’est bien celle que les poètes ont faite du haïku. D’abord à la fin du XIXe siècle avec le japonisme, puis entre les deux guerres mondiales, enfin dans les années 1960-1970, le haïku importé par d’inestimables traductions a été une faveur inespérée pour la poésie française, une espèce de dernière chance contre…
Et in fabula pictor. Peintres-écrivains au XXe siècle :des fables en marges des tableaux
En savoir plusDans le champ de la production littéraire actuelle, se multiplient les productions textuelles autonomes, nées sous la plume de plasticiens. Or ce changement de médium artistique ne va pas nécessairement de soi, et mérite, à coup sûr, examen autant que lecture… Sont ainsi rassemblés dans le présent ouvrage les travaux de chercheurs appartenant à différents champs disciplinaires, dont l’objectif commun était d’étudier, tout au long du xxe siècle, diverses manifestations…
Se relire, c’est reprendre une œuvre ancienne, publiée, intervenir dans ses marges (en préface, ou en notes), la recomposer (en Œuvre complète ou en anthologie). C’est ériger, souvent, son propre tombeau, se réviser voire se renier, que le relecteur mette ses mots dans ses mots ou qu’il use de la colle et des ciseaux. Mais se relire par l’image est-ce encore se relire ? L’altérité de soi à soi est…