A l’heure où les sociétés contemporaines – si l’on en croit certains ” grands récits ” – sont censées évoluer vers un monde de plus en plus unifié, l’expansion massive des technologies de contrôle, sous leurs multiples aspects, tend à contrarier un tel schéma en rendant paradoxales les dynamiques que l’on prétend résumer sous le concept de mondialisation. Les dispositifs de contrôle, dont la diffusion devient quasiment l’expression d’une règle commune dans une époque où les régimes d’exception tendent à prévaloir, ne renvoient pas cependant à un immense pouvoir tutélaire qui agirait de manière parfaitement homogène sur la totalité du corps social. Ces dispositifs sont plutôt la manifestation d’un pouvoir diffus, dont l’hétérogénéité et la complexité nous imposent des modes spécifiques d’interprétation, justifiant de croiser les approches disciplinaires (philosophique, historique, politologique et littéraire). Il convient en effet d’examiner sous différents angles théoriques et pratiques des modes de contrôle protéiformes qui concernent autant les flux de population et de communication, que les affects et les imaginaires individuels et collectifs. Il s’agit d’interroger leur possible indissociabilité en analysant les différents mécanismes de pouvoir qui agissent sur les processus de subjectivation.
Ont contribué à cet ouvrage : EMILY APTER, DIDIER BIGO, PIERRE-ANTOINE CHARDEL, YVES CITTON, ELIE DURING, ROBERT HARVEY, PHILIPPE MENGUE, PAUL PATTON, GABRIEL PERIES, GABRIEL ROCKHILL ET BERNARD STIEGLER.