La musique comme chemin d’existence … En effet, les moments d’intervention de la musique, de toutes les musiques, au fil des jours et au long de la vie ne manquent pas d’être signifiants. Ils instruisent autant sur la musique elle-même que sur la pensée et sur l’existence. Il serait prétentieux d’en produire une théorie générale. Toutefois, la voie de la chronique, jour après jour, aura tissé des fils permettant de s’attarder sur le sens, nécessairement ponctuel et subjectif (chacun pourra substituer son écoute et ses pratiques propres), de l’Adieu en musique, des affinités qu’elle manifeste et peut-être révèle, de ses rapports avec telle image ou peinture, plus étonnamment avec la photographie, avec le son en général, la vérité ou encore le style. On verra aussi comment la musique s’entend dans le rêve et comment elle nous porte à considérer les animaux. Des œuvres, des musiciens, et quelques philosophes et écrivains s’imposeront (Le Voyage d’Hiver, Le Boléro, Le Sacre du Printemps, Pelléas ; Haydn, Schubert, Mahler, Chostakovitch ; Descartes, Nietzsche, Adorno, Goethe, Gerhard Meier, Sandor Maraï…).
C’est pourtant davantage une vie dans la musique et par elle que la théorisation sur la musique qui inspire chacun des textes présentés ici. En s’efforçant de relever et de piquer leur objet, donc en le séparant et le thématisant staccato, peut-être la chance sera-t-elle donnée d’entrevoir l’existence dans sa continuité, legato.
André Hirt enseigne la Philosophie en khâgne au Lycée Faidherbe de Lille. Il a publié de nombreux ouvrages aux éditions Kimé, entre autres sur Glenn Gould, Baudelaire, Descartes, Kleist, Karl Kraus, Robert Musil et Philippe Lacoue-Labarthe.