Les sites des grandes catastrophes dues aux violences politiques et aux guerres sont devenus des pôles culturels attirant différents types de population que l’on a classés de façon arbitraire et souvent trop généraliste sous l’étiquette de « touristes ». Certains sites enregistrent le passage de plus d’un, voire deux millions de visiteurs par an. Toute une économie s’est développée autour de ces lieux, parfois en lien avec l’histoire, pouvant mêler histoire et relecture politique, ou cédant aux pressions économiques et aux logiques du loisir. Parallèlement à cela, les chercheurs anglo-saxons ont développé de nombreuses approches de ces phénomènes qui couvrent toute la surface du globe. Ce dossier livre un état des lieux des sites mémoriels et de leurs enjeux aussi bien que des discours qui tentent d’interpréter les dernières tendances de la muséographie. Il analyse si ce que l’on entend par tourisme mémoriel et Dark tourism, dans l’aire anglo-saxonne et dans l’aire francophone, renvoie à la même signification et aux mêmes usages.
Dans ce numéo spécial amplement illustré (en couleur), le « portfolio » sera consacré aux monuments de la République démocratique allemande aujourd’hui oubliés dans la nouvelle Allemagne réunifiée, et la rubrique « sites mémoriels » sera consacrée aux débats autour du projet du musée du fascisme à Predappio ville de Mussolini.