HENRI BERGSON LU PAR UN PHILOSOPHE JAPONAIS. TROIS ETUDE
Qu’advient-il quand, à la pointe extrême du continent eurasien, la méditation de l’un des plus grands penseurs français franchit les océans pour être accueillie, critiquée sans concession aussi bien que reprise ? Faut-il s’attendre au récit d’un malentendu quand Henri Bergson se trouve relu par son contemporain Nishida Kitarô, né deux années après que son pays se soit ouvert à l’Occident ? Ce dernier va-t-il, depuis le Japon, risquer avec la pensée française ce que firent jadis les européens Leibniz et Malebranche avec la chinoise, ou Schopenhauer avec l’indienne ? Y a-t-il là pure appropriation, et selon quelles spécificités notionnelles et méthodologiques ? Cette rencontre ne laisse-t-elle pas présager, au contraire, un échange véritable quoiqu’encore fragile qui, s’il emprunte presque tout son vocabulaire et ses concepts à l’Europe, en tire un esprit subtil et nouveau ?
Les trois études rassemblées dans cet ouvrage envisagent ce débat, né il y a près d’un siècle de nous, et la contribution qu’il pourrait apporter à une réflexion sur l’idée de philosophie comparée.
Michel Dalissier est chercheur à l’université d’Osaka. Son premier livre, Anfractuosité et unification (Droz, 2009), portait sur la reprise de l’histoire de la philosophie occidentale par Nishida Kitarô (prix Shibusawa-Claudel 2007). Co-directeur du volume Philosophie japonaise (Vrin, 2013), auteur d’études en philosophie française et allemande, il a obtenu en 2014 une Habilitation à Diriger les Recherches, autour d’un travail sur « La métaphysique chez Merleau-Ponty ».