Les gilets jaunes dans l’histoire défend une thèse radicale à propos d’un mouvement qui aura secoué la France et le monde pendant de longs mois : loin d’être une énième révolte du pouvoir d’achat, le soulèvement des gilets jaunes est la manifestation d’une crise politique planétaire, celle de la démocratie représentative. Les protagonistes de ce mouvement sans chef ont d’ailleurs conscience d’être au cœur d’un processus universel visant à faire passer l’humanité à une autre étape de son histoire : la démocratie plus directe, où les représentants céderaient toujours plus de pouvoir aux citoyennes et citoyens. Renouant avec la philosophie de l’histoire pratiquée par Kant, Hegel ou Marx, Les gilets jaunes dans l’histoire possède également une dimension militante : comment concrétiser l’aspiration de millions de femmes et d’hommes exaspérés par la confiscation du pouvoir par une minorité faisant voter des lois pour elle seule, et usant, de plus en plus ouvertement, de la force pour les faire respecter ? Comment mettre en accord la démocratie avec sa définition même : le pouvoir du peuple, pour le peuple, par le peuple, et ainsi nous rendre plus libres ? En faisant du mouvement des gilets jaunes le symptôme d’une crise politique et philosophique profonde, cet essai ambitieux adresse un message d’espoir à celles et ceux qui osent encore, avec raison, croire en l’avenir : prenons collectivement possession des moyens de la décision !
Normalien, agrégé de philosophie, essayiste, réalisateur et ancien conseiller dans divers cabinets ministériels, co-fondateur du mouvement À Nous la démocratie, Matthieu Niango consacre ses réflexions et son action à la démocratie. Il est notamment l’auteur de La démocratie sans maîtres (2017), ainsi que de deux documentaires, La Passion de Jacob Zuma (2007) sur la société sud-africaine postapartheid et Joyeux Noël Hugo Chavez (2011), sur l’expérience bolivarienne vénézuélienne.