Essai d’ousiologie historique
Quelle est l’essence de l’histoire ? L’histoire est la chair de la pensée, l’incarnation des idées. À travers les actions humaines particulières, l’analyse philosophique met ainsi en évidence des essences historiques universelles qui sont autant de coagulations des actions en événements ayant un sens concret.
L’auteur définit alors une essence universelle de l’histoire des civilisations. Cette essence est une structure processuelle dont l’histoire de l’Europe est le modèle. C’est ainsi que toute civilisation se déploie selon une loi d’essence historique dont le titre est la renonciation et qui passe par trois moments. Il s’agit premièrement de l’aspiration religieuse à l’empire universel, deuxièmement de l’action politique et militaire créatrice des États-nations, lesquels relativisent l’aspiration première, et troisièmement de l’accomplissement transnational dans une union d’englobement relativisant les ambitions nationales. Indépendamment de toute conception juridique et idéologique relevant de la fédération ou de la coopération, cette union est l’accomplissement d’un bonheur collectif nuancé de renoncement relativisateur. C’est ainsi que l’histoire de l’Europe comme Moyen-Âge, État-nation et Union européenne est le modèle privilégié de cette essence universelle.
Cette philosophie de l’histoire met par ailleurs en perspective critique les conceptions de Vico, de Hegel, de Marx, de Spengler, de Toynbee et de Braudel.
Patrice Guillamaud est philosophe et enseigne en khâgne. Il est notamment l’auteur, aux Éditions Kimé, du Divin et l’État, essai d’ousiologie théologico-politique sur la coexistence (2022).