L’ouvrage prend pour objet d’étude la morale cartésienne, sur un double plan corrélatif. D’une part, on soutient la possibilité de reconstituer une morale cartésienne définitive : la correspondance avec Élisabeth de Bohême et les Passions de l’âme sont perçues comme fournissant le socle de ce qu’on nomme une « morale du contentement », gravitant autour de deux axes que sont le souverain bien en cette vie, et les passions. D’autre part, il est montré de quelle façon le rapport qu’entretient la philosophie cartésienne avec le christianisme se trouve éclairé par les principales composantes de la morale du contentement, à travers notamment les thématiques de la providence et de l’image de Dieu, ainsi que la question des rapports à soi-même et au prochain au cœur de la passion-vertu de générosité.
In fine, ce sont le contentement, la générosité, et le christianisme que notre propos dégage comme les points nodaux de la réflexion cartésienne sur la conduite de la vie.
Après avoir été assistant-doctorant à l’Université de Genève, postdoctorant à l’Université de Montréal, puis Privat-docent à l’Université de Genève, Aurélien Chukurian est actuellement Chargé de recherche FNRS à l’Institut supérieur de philosophie de l’Université catholique de Louvain. Détenteur d’un double doctorat en philosophie (École normale supérieure de Lyon) et en théologie (Université de Genève), ses travaux de recherche portent principalement sur la philosophie moderne, plus particulièrement la tradition du cartésianisme, en croisant des perspectives d’histoire de la philosophie, de philosophie de la religion, et de philosophie morale.