Ce livre est une méditation sur la condition juive et le destin du sionisme à travers trois pensées philosophiques. Celle de Buber, qui illustre l’engagement sioniste à partir d’un renouveau spirituel ; celle de Levinas, qui représente la vitalité du judaïsme de la diaspora en France ; celle de Simone Weil, qui est l’une des figures les plus paradoxales d’un judaïsme apparemment assimilé. Quelle lumière une étude comparée de ces trois œuvres peut-elle jeter sur l’impasse où se trouve aujourd’hui Israël, condamné à une guerre sans fin, incompatible avec les valeurs autour desquelles le sionisme s’est construit ?
À travers ces trois situations historiques bien distinctes où le judaïsme du vingtième siècle s’est trouvé et à travers les contradictions des philosophies qu’il a inspirées, l’ouvrage dégage les problèmes que posent à toutes les civilisations la confusion entre les lieux et les territoires, le recours à la guerre, l’ordre géopolitique des États-nations, les maléfices de la politique et, par-dessus tout, les apories de l’identité, qu’elle soit personnelle ou collective.
Jean-Marc Ghitti est docteur et agrégé de philosophie. Il est le fondateur et le président de Présence Philosophique au Puy. Il produit des émissions de radio, notamment Ecophilo (écologie et philosophie). À travers une dizaine d’essais, sa pensée, enracinée dans la phénoménologie et dans une lecture de Simone Weil, tente d’élaborer une philosophie des lieux et de la Terre, en opposition à la domination des structures étatiques sur la vie privée et sur l’espace terrestre.