Ce livre est une autobiographie intellectuelle du rapport mouvementé et inconstant de l’auteur au marxisme ainsi qu’à un événement qu’il n’a pas vécu, Mai 1968. Il s’agit d’un ouvrage de souvenirs, agrémenté de réflexions plus contemporaines issues de son métier d’anthropologue. L’idée générale qui y est développée est que la pensée de Marx appartient à tous ceux qui s’en réclament. Source d’inspiration et d’émancipation pour comprendre les impasses de la situation politique et intellectuelle actuelle et tenter d’y échapper, elle n’est en aucun cas un dogme intangible. La fidélité à la pensée de Marx suppose donc, dans une perspective dialectique, son propre dépassement.
Jean-Loup Amselle, anthropologue, est directeur d’études à l’EHESS. Il a effectué ses enquêtes de terrain au Mali, en Côte-d’Ivoire et en Guinée sur les Peuls, les Bambaras et les Malinkés. Tout en s’inspirant d’une problématique marxiste, il en a dégagé une approche critique et déconstructiviste de l’identité, de l’ethnicité et du métissage allant à l’encontre du primitivisme anthropologique et des idées post et décoloniales.