Préface d’Emmanuel Faye
Juriste, avocat, philosophe politique et homme politique viennois, Alfred J. Noll a publié un ouvrage salutaire sur Martin Heidegger en réponse à la publication des premiers volumes des Cahiers noirs. Son livre ne s’adresse pas seulement aux spécialistes mais aussi, et plus encore, à tous les esprits désireux de comprendre ce que la publication de ces Cahiers a modifié ou confirmé dans l’évaluation de la pensée de Heidegger.
La première partie de l’ouvrage propose une fine analyse critique du langage indirect de Heidegger, ses obscurités dévastatrices et ses procédés proches de la langue nazie. De simples manipulations de mots tiennent lieu d’arguments.
Noll revisite ensuite le maître-livre de Heidegger, Être et temps pour en montrer la signification radicalement fasciste, puis, dans la troisième partie de l’ouvrage, il analyse, à partir d’amples citations commentées des Cahiers noirs précisément traduites par Sandrine Aumercier, la façon dont celui-ci est resté jusqu’au bout fidèle au « national-socialisme spirituel » qui constitue le fond de sa pensée.
L’ouvrage synthétise en outre tout un ensemble d’études critiques en langue allemande, jusqu’à présent inaccessibles au lecteur francophone.
Ces différents apports font du livre de Noll un instrument désormais indispensable à toute étude critique avertie de Heidegger.