Consistances de la littérature, des arts, de la philosophie
” En-dehors “, ” en dehors de… ” : on pourrait se demander comment il se fait que l’oxymore qui désigne la souplesse ” en extériorité ” du corps du danseur (semblable à celle des marionnettes de Kleist) en vient à amorcer un tel mouvement d’exclusion. Peut-être a-t-on pris l’habitude de tenir pour non avenu ce qui, au cœur des événements les plus imperceptibles, évoque l’idée d’une intériorité d’emblée braquée sur ce qui l’excède. D’où l’idée de prendre à rebrousse-poil les disciplines et les arts afin de les ramener à cette ” logique de l’indistinct ” qui s’inscrit en faux contre leur état présent. Dès lors il ne s’agit pas de convoquer côte à côte la littérature, les arts, la philosophie afin de mieux définir leurs compétences voire leurs “jardins” respectifs, mais d’envisager une nouvelle consistance en dehors des partages consensuels du sensible et du pensable. À l’époque où l’on tente scandaleusement d’arrimer jusqu’aux flux des sans patrie aux logiques identitaires les plus lugubres, l'”en-dehors”, tout simplement, est à ce prix.
Sous la direction de Carlo U. Arcuri et Giorgio Passerone
Carlo U. Arcuri et Giorgio Passerone sont enseignants-chercheurs à l’Université de Picardie – Jules Verne et à L’université Lille de III – Charles De Gaulle. Ils ont déjà commis ensemble Portulan. Gênes : carte politique et poétique (éd. du Septentrion, Lille 2004).