Dans le seul domaine anglais Artaud mentionne, traduit, adapte ou commente Chesterton, Wells, Stevenson, Chaucer, Southwell, Rossetti, Keats, Shaw, Wilde, Butler, Conrad, Byron, Shelley, Blake, Hawthorne, Melville, Faulkner, Lawrence, Fludd, Lewis, De Quincey, Coleridge et Synge. Il n’est guère étonnant, alors, que la manière dont Artaud conçoit et pratique l’humour relève de l’humour tel que les Anglais l’ont défini et illustré. Si l’examen de ses sources nous aide à mieux…
Cette étude procède d’une interrogation sur le geste presque anodin mais néanmoins persistant qu’est la dédicace dans notre culture littéraire. Dédier une œuvre, c’est avant tout s’acquitter des circonstances qui l’ont autorisée. Par l’offrande qu’un auteur fait à l’ami, au parent, au maître, au mécène ou peut-être à nous-mêmes, lecteurs, l’écriture reconnaît quelle est fragile, mortelle, et qu’elle a des comptes à rendre. Mais il faut se garder de prendre…
Cet ouvrage est né d’un constat : la disproportion entre l’importante production du conte merveilleux au XVIIIe siècle et le nombre relativement modéré des analyses critiques qu’elle a suscité. Les recherches menées ont non seulement confirmé l’hypothèse de départ – celle du caractère expérimental du conte -, mais elles ont aussi tracé les grandes lignes de la poétique du genre, tout en mettant au jour ce que révèle sur les…
Il arrive qu’un auteur croie avoir raté une œuvre. Il arrive que le temps dévoile le génie de cet échec. C’est sans doute ce qui se révèle pour nous à l’égard de Rousseau juge de Jean-Jaques (1772-1776) : car s’il y a quelque chose d’intenable dans la stratégie énonciative compliquée de ce texte, c’est que Rousseau y affronte l’impéritie des formes disponibles, relativement à ce qu’il entend saisir de lui-même…
Cette cartographie est une recherche sur la notion de style en littérature. Comment nommer l’extériorité de la ligne de crête dantesque vers laquelle tend la multitude des voix qui la composent ? c’est la tâche poursuivie ici : détecter l’univocité paradoxale, grandiose jusqu’à l’inhumain, de ses répétitions-progressions, de ses rythmes brisés, qui défont les figures et les allégories existentielles, politiques, théologales, pour extraire les intensités conceptuelles, perceptives et affectives de…
Dans cet ouvrage il s’agira d’interroger théoriquement le concept de négation et d’en faire apparaître la complexité et le tranchant. Les différentes logiques de la négation mises en perspective par Freud et Lacan seront déployées dans le Ier chapitre. Ce système sera ensuite confronté avec les pensées de Blanchot et de Derrida. Dans un second temps, ces différentes logiques seront mises à l’épreuve d’écritures singulières. Sous la direction de Ginette…
La réception de l’œuvre de Primo Levi dans le monde. Primo Levi est non seulement un des grands témoins de la déportation et du génocide des Juifs, mais c’est aussi un écrivain important. Il a de surcroît su s’engager dans l’espace public comme intellectuel défenseur de la mémoire et des valeurs morales que le nazisme et la barbarie du siècle ont tenté d’éradiquer. Or jusqu’à aujourd’hui, ni son œuvre ni…
Cet ouvrage se propose d’examiner la relation du fantastique et des formes de l’autoréférence à l’intérieur de textes propices à la manifester. Il s’agit au moyen de ces lectures non seulement d’examiner les pratiques particulières d’écriture et de lecture mais aussi d’envisager la pertinence plus générale des discours réflexifs. Cet ouvrage renouvelle l’interprétation de la littérature fantastique, analyse de textes de H.-P. Lovecraft, Bram Stoker, Gaston Leroux, Marcel Béalu, Claude…
« Le concept de Littérarité » a été publié une première fois en 1974 aux éditions Mouton. Il a été traduit en espagnol en 1978 et a fait l’objet, depuis sa parution jusqu’à ce jour – et sans interruption – de nombreux commentaires (en 15 langues dans 24 pays). Les commentateurs ont reconnu le caractère novateur de ce livre (« La notion de lecture littéraire trouve un de ses premiers fondements dans un…
Essai sur la subversion féerique et le merveilleux comique sous l’Ancien régime. De la conteuse la plus populaire du règne de Louis XIV, le grand public ne connaît plus aujourd’hui que quelques titres. Et pourtant, dès 1690, Marie-Catherine d’Aulnoy, romancière adulée et aristocrate à la réputation sulfureuse, inaugurait le genre du conte de fées littéraire. La cour entière, les salons et la capitale s’entichent alors de ses héroïnes et de…