Perspectives à partir des « Classiques » depuis la Chine et la France
En Chine comme en Europe, l’espace culturel mais aussi scientifique se structure souvent autour de la notion de tradition classique et d’œuvres classiques. Il y avait là un point commun fondamental à explorer, sans exclure des contributions portant sur d’autres aires.
On s’est donc concentrés sur l’apparition mais surtout le devenir des œuvres dites classiques. Il s’agit d’interroger la création et la transformation des conceptions de la culture qui mettent à part des œuvres constituant un canon, et surtout les pratiques qui amènent des œuvres ou des corpus donnés à assumer des rôles divers et à subir des relectures, réinvestissements et remotivations à des échelles de temps variées, d’une génération à plusieurs siècles. Ces pratiques doivent évidemment être approchées à toutes échelles et vues dans leurs contextes, enjeux politiques, sociaux, culturels voire économiques ; on n’oubliera pas qu’elles consistent aussi en contestations, réfutations et refus. On a notamment accordé une certaine place au rôle de ces lectures et relectures dans les consciences historiques propres aux constructions impériales et aux processus décrits comme ‘‘modernisation’’.
Ce volume trouve son origine dans deux colloques qui se sont tenus à Shanghai puis à Paris, en mars 2018 et en janvier 2019, dans le cadre des échanges entre l’université de Fudan (Institut d’études sur la civilisation chinoise, ICSCC) et l’École normale supérieure (Labex Transfers puis EUR Translitterae).