Sainte-Beuve a consacré à Alfred de Vigny plusieurs articles qu’on trouvera ici réunis et qui sont particulièrement riches d’enseignements pour l’histoire littéraire. Dans ces textes, le critique des Lundis fait à la fois le bilan de la production personnelle de Vigny – dans les domaines du théâtre, de la prose et surtout de la poésie – et le bilan du romantisme, dont l’auteur de Stello a été un représentant éminent. Est rappelée, par exemple, la fascination qu’exercèrent les poèmes de Vigny, à l’époque héroïque du Cénacle (1827-1830), sur la jeune génération des écrivains. Mais ces articles sont également l’occasion pour Sainte-Beuve d’analyser, à travers le cas emblématique de Vigny, les contradictions qui minèrent le romantisme, en France, et interdirent à ce mouvement de connaître tout le déploiement et le rayonnement auxquels il semblait promis.
Maître de recherches à l’université de Namur (Belgique), Michel Brix se consacre à l’étude de la littérature française du XIXe siècle. Il a publié des ouvrages – essais ou éditions – portant sur Nerval, Sainte-Beuve, Gautier, Flaubert, Chateaubriand, Fourier et Léon Bloy. A paru chez Kimé, en 2007 : Hugo et Sainte-Beuve : vie et mort d’une amitié “littéraire”.