Ce recueil propose une série de vingt présentations, entretiens et analyses critiques des usages de la mémoire à partir d’un corpus de témoignages littéraires, artistiques ou culturels issus des marges sociales ou politiques de la société. Il s’est agi de mettre en perspective les diverses modalités de résistance au pouvoir dominant que permettent les expressions testimoniales de la marge.
Ce faisant, l’on a interrogé le rapport de ces expressions aux normes discursives et de représentation dont les témoins subissent la pression, dont ils tentent de se préserver ou avec lesquelles ils doivent faire des compromis. Ces compromis s’imposent d’autant plus que l’on vit sous un régime culturel où la plupart des groupes sociaux ou communautaires aspirent à une visibilité par la reconnaissance et revendiquent un droit à la justice, quand celle-ci est encore possible et réalisable.
En ce sens, si le témoignage individuel ou collectif s’affirme comme un des principaux vecteurs de revendications ou des récits des événements vécus, on peut se demander si cette situation ne participe pas d’une scène idéale et d’un discours hégémonique de la reconnaissance mémorielle générant leurs propres marges et exclusions.
Anne Garrait-Bourrier
est professeure d’études culturelles américaines à l’Université Clermont Auvergne (UCA) et membre du CELIS. Elle est spécialisée dans les questions de société et des faits culturels des XIXe et XXe siècles aux USA et dans les littératures des minorités ethniques aux USA.
Philippe Mesnard est professeur de littérature comparée à l’Université Clermont Auvergne (UCA) et membre du CELIS. Il est membre
de l’Institut Universitaire de France. Ses domaines de recherches couvrent les questions testimoniales et mémorielles des XXe et XXIe siècles.