Cet ouvrage propose une réflexion comparatiste d’ensemble consacrée à ce genre essentiel qu’est le roman d’éducation, appuyée sur un éventail aussi large que possible de littératures et d’époques différentes (incluant par exemple des romans grecs anciens et des romans chinois). Il mettra en lumière la tendance du roman moderne, particulièrement frappante dans les œuvres de langue allemande, à s’éloigner de l’optimisme bourgeois, pédagogique, spiritualiste qui imprègne, au XVIIIe siècle et dans la première partie du XIXe siècle – chez Defoe, chez Goethe ou chez Dickens -, l’âge d’or du roman de formation. Mais l’évolution du genre n’est pas entièrement linéaire et réserve des surprises : ainsi la vision providentialiste de l’existence humaine, tant moquée par Flaubert, resurgira en fait dans l’œuvre de Proust.
Sous la direction de Philippe Chardin, professeur de littérature comparée à l’université de Tours, notamment auteur du “Roman de la conscience malheureuse”, Droz (“Titre courant”) et de “Musil et la littérature européenne”, PUF.