Élevé dans le religion chrétienne, René Pommier n’a cessé, depuis qu’il a perdu la foi, d’éprouver un double sentiment que l’on retrouve tout au long de ce livre : si les croyances religieuses, particulièrement celles de la religion chrétienne qui, en matière de fariboles rocambolesques, a fait preuve d’une inventivité tout à fait phénoménale, le font souvent pouffer de rire, elles le font aussi, et plus souvent encore, étouffer de colère, surtout lorsqu’elles prétendent exiger qu’on les respecte. Ce livre constitue donc d’abord et surtout une vigoureuse défense du libre examen. Si un chrétien, un juif ou un musulman ont le droit de dire tout le bien qu’ils pensent de leur religions respectives et notamment de prétendre qu’elles ont été instituées par Dieu, les incrédules, nous dit René Pommier, doivent avoir le droit de dire tout le mal qu’ils en pensent, eux, et notamment d’affirmer qu’elles sont une insulte à l’intelligence humaine. Les premiers ont le droit de nous présenter leurs croyances comme des vérités éternelles et divines ; les seconds doivent avoir le droit de les regarder comme un tissu de stupidités anachroniques et de le dire sans ménagement.
Agrégé des lettres, ancien élève de l’École Normale Supérieure rue d’Ulm, docteur d’Etat, René Pommier est un spécialiste de la littérature du XVIIe siècle.