Edith Bruck livre avec Qui t’aime ainsi un double témoignage inédit. Il s’agit d’abord d’un des rares récits, venant prendre place à côté de celui d’Être sans destin d’Imre Kertész, de la déportation et de l’internement des Juifs hongrois au printemps 1944. La destination était Auschwitz et le but, l’extermination. Edith Bruck y survit. Mais ensuite, plus rare encore, la deuxième moitié du livre témoigne de l’errance des survivants et, plus particulièrement, de ces tout jeunes gens privés de repères affectifs et livrés à eux-mêmes. Car l’ouverture des camps n’apporte, pour eux comme pour nombre des rescapés, ni la restitution du monde d’avant et de leurs biens, ni la possibilité du bonheur de vivre.
Edith Bruck, née en 1932 en Hongrie au sein d’une famille très pauvre, a été déportée à l’âge de 12 ans. Après avoir survécu à Auschwitz et à son transfert dans plusieurs autres camps, elle s’établit provisoirement dans plusieurs pays jusqu’en 1954. C’est alors qu’elle se fixe définitivement à Rome. Son œuvre narrative, autobiographique et poétique, est traversée par l’expérience de la Shoah.
Traduit de l’italien par Patricia Amardeil