Le personnage du fanfaron: théâtre, récits, cinéma

Le personnage du fanfaron: théâtre, récits, cinéma

DESCRIPTION

De la comédie antique au cinéma italien, le personnage du fanfaron manifeste une vitalité remarquable. Le type est fourni dans l’Antiquité gréco-latine par la figure bruyante du « soldat », aussi bravache que poltron, qui se retrouvera dans la Commedia dell’Arte, avec d’autres prolongements dans le théâtre européen du XVIe au XVIIIe siècle. Mais l’on songe aussi, du côté de la narration, à des personnages d’affabulateurs, se flattant de mérites et d’exploits plus ou moins réels, comme le baron de Münchhausen. La figure évolue selon les époques et les littératures et trouvera sa place dans de nombreux films italiens des années 60-70, dont le célèbre Fanfaron de Dino Risi. Personnage ridicule dans son principe, souvent victime de l’illusion même qu’il veut créer, le fanfaron intrigue cependant par sa complexité (lui-même acteur d’un rôle, il ouvre une dimension de théâtre dans le théâtre, de récit dans le récit), par son ambivalence et ses failles (égocentrique mais secrètement inquiet du jugement d’autrui, sottement vaniteux ou travaillé par un complexe d’infériorité, conscient de ses mensonges ou dupe de lui-même). Cet être qui veut exister à travers son discours, qui construit sa propre fiction et dont l’inanité même est spectaculaire, excite en tout cas la verve de l’auteur et la performance de l’acteur.
Sur ce thème, les quatorze contributions réunies ici traitent de questions variées : les modèles antiques de soldat (Aristophane, Plaute et Térence, Lucien de Samosate), et leurs avatars dans le théâtre italien, français ou allemand, du XVe au XVIIe siècle ; diverses figures de discoureurs avantageux (professeur d’amour chez Ovide, colporteur chez Hawthorne, narrateur à la fois tyrannique et déceptif chez Diderot et Calvino) ; enfin le fanfaron comme personnage-symptôme au XXe siècle : vaniteux et cuistres dans les récits de l’après-guerre (Proust, Svevo, Woolf, Musil), pantin fasciste dans Eros et Priape de Gadda, incarnations d’opportunistes par l’acteur italien Alberto Sordi.
Ces travaux sont publiés sous la direction de Élisabeth Gavoille, professeur de langue et littérature latines, et de Cristina Terrile, maître de conférences HDR de littérature italienne, toutes deux de l’unité de recherche interdisciplinaire « Interactions culturelles et discursives » à l’université de Tours.

Collection: Détours littéraires, Littérature

Prix : 25.00

ISBN: 978-2-84174-935-5
Nombre de pages: 274
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