Que se passe-t-il lorsqu’un poète traduit un autre poète ? Quelles en sont les conséquences pour son propre travail poétique ? Le travail d’écriture personnel influence-t-il les traductions ? Ce livre tente de répondre à ces questions en explorant les œuvres de Philippe Jaccottet, poète et traducteur, et de Fabio Pusterla, poète de langue italienne né en 1957 qui traduit l’œuvre de Jaccottet en italien depuis près de vingt ans.
En 2000, Pusterla déclarait lors d’un entretien : « En général, lorsque je traduis quelque chose d’important, je ne parviens pas à écrire. Et vice-versa. Cela tient surtout au fait qu’écrire et traduire sont deux activités très semblables, malgré leurs différences. Paradoxalement, quand je traduis, j’ai l’impression d’écrire, au degré extrême de l’écriture. » En disant sa difficulté à dissocier les deux activités, Pusterla exprime le fait que traduire est une forme d’écriture très personnelle qui ne peut se dissocier de l’œuvre propre. La proximité entre écrire et traduire demeure au centre de cet essai.
Mathilde Vischer, docteur ès lettres, a traduit des auteurs contemporains, parmi lesquels Fabio Pusterla, Felix Philipp Ingold, Alberto Nessi et Pierre Lepori. Elle est également membre du comité de rédaction de La Revue de Belles-Lettres et de Viceversa Littérature.