« Nous, qui sommes si modernes, serons anciens dans quelques siècles », écrivait déjà La Bruyère. Dans cette inflation de mots dérivés de « modernes » qui dénotent autant de crises de croissance que de mouvements esthétiques datés ou indatables, la « modernité » n’a rien à envier à La Vie de Georges Perec : elle nécessite un mode d’emploi. Où en est-on et comment en est-on arrivé là ? Le discours critique prolifère sur la définition, butant parfois sur cette aporie : l’œuvre moderne fournit son propre mode d’emploi. Aristote est-il un moderne, lui qui dépasse le dualisme de l’éternel et du temporel pour considérer le monde des êtres en devenir ? Ou bien la modernité commence-t-elle avec Baudelaire, puis Rimbaud, avec ce mot d’ordre : « Il faut être absolument moderne » ?
Sous la direction de F. Claudon, S. Elias, S. Jouanny, N. Parola-Leconte, J. Thélot.