Jean-Renaud Seba – Guillaume Lejeune
Ce que la postérité a retenu de Georg Wilhelm Friedrich Hegel tient en une formule simple et cependant énigmatique : Hegel aurait prétendu achever la métaphysique en instituant un « idéalisme absolu », qui ne serait autre que l’expression éhontée d’un subjectivisme sans limite. Or, dans son œuvre publiée (pour ne rien dire de ses cours), Hegel consacre des développements très détaillés à l’objectivité et à la connaissance empirique. Cela est vrai de la Logique, de la Philosophie de la Nature et de la Philosophie de l’Esprit. Il s’en suit une série de questions. Que signifie l’expression « objectivité de la pensée » chez Hegel ? S’agit-il de l’objectivité visée par la pensée ou de la réalité objective de la pensée elle-même ? Le génitif est-il objectif ou subjectif ? Et s’il était à la fois l’un et l’autre ? A partir de ces questions, il s’agit de comprendre l’idéalisme hégélien dans son rapport au monde et d’interroger son actualité. Tels sont les enjeux qui sont au centre de ce recueil, qui réunit les contributions de spécialistes internationalement reconnus.