Capitalisme et biopolitique à l’ère pandémique
Que valent nos vies pour un gouvernement néolibéral ? C´est cette question posée collectivement par les auteurs de cet ouvrage qui a pour objet d´approfondir nos réflexions sur la gouvernementalité (néo)libérale et son essence guerrière et bio-nécro-politique. Dans cet ordre (néo)libéral fondé sur les « lois » du marché et sur l´accumulation et la concentration de capital, la question de la valeur de la vie humaine se posait déjà avant la pandémie du Covid-19 ; elle se pose aujourd’hui avec d’autant plus d’acuité. Les gouvernements (néo)libéraux ont volontiers recours à des programmes politiques néo-conservateurs autoritaires qui promeuvent une politique de destruction des Communs assortie d’une politique de mort (nécropolitique) eu égard à ceux qui sont jugés inutiles ou excédentaires dans le projet (néo)libéral, normalisateur et moral. C’est pourquoi nous assistons aujourd’hui, dans le champ politique, à des affrontements qui opposent radicalement les identités, les nations, les religions, et les modes de vie. Ces affrontements mettent en scène une véritable « guerre civile mondiale », dont la violence est ressentie partout et par tous, et dans le cadre de laquelle les groupes hégémoniques proposent que soient neutralisées ou éliminées les vies de ceux et celles qui constituent des obstacles pour la mise en œuvre de leur stratégie politique.