Henri Michaux et J.M.G. Le Clézio se confrontent au paradoxe de l’écriture qui, tout en étant toujours l’expression du même et de l’identique, cherche à exprimer l’autre. Cette étude suit un mode de dérive de l’écriture dans lequel les deux auteurs aimeraient pouvoir échapper au discours hégémonique occidental. Emprisonnés dans l’exil des mots qui énonce cette impossibilité à dire l’autre, Michaux et Le Clézio redéfinissent un discours anthropologique et un discours sur le voyage dans lesquels l’autre ne se donne plus que comme absence ou comme un identique pris dans un devenir de différences. Ainsi, l’écriture “littéraire” des deux auteurs produit les conditions d’une prise de conscience théorique sur les rapports de l’écriture avec l’autre et avec le différent.
Jean-Xavier Ridon, après avoir passé plusieurs années aux Etats-Unis, enseigne le roman et la poésie contemporaine à l’Université de Nottingham en Angleterre.