Tension, de l’insignifiant à l’insensé : l’excès. Celui qui accompagne l’ensemble des bouleversements philosophiques, esthétiques et épistémiques du monde contemporain.
L’excès outrage, comme débord des mesures édictées par la doxa, mais également comme manque, blanc d’un texte épuisé. À la norme qui légifère se pensant légitime, l’excès, résolument monstrueux, obscène et gratuit, oppose une puissance de transgression apte à faire surgir l’œuvre. Si l’excès combat bien la raison, c’est pour se démarquer de la classique démesure en bannissant tout retour à l’ordre, à la norme, voire toute pensée de l’ordre ou de la norme. Aux lecteurs et spectateurs de l’excès d’aborder à une pragmatique singulière comme à un questionnement radical de la représentation.
Modernité oblige ? Ce volume, en croisant des champs disciplinaires (littérature, philosophie, arts) se propose d’envisager l’excès comme signe révélateur d’un mode opératoire enclin à une rupture des codes, du langage et du sens, brandie depuis la fin du XIXe siècle comme étendard de la valeur même de l’œuvre.
Sous la direction de Gilles Bonnet et Lionel Verdier.