Ce livre entend d’abord montrer que, contrairement à une idée reçue, le nazisme et la Shoah ne sont pas un phénomène absolument singulier, unique en son genre. Pour ce faire, François Jacquet-Francillon, situe le nazisme dans la longue histoire des violences collectives et il tente de dégager les points communs entre l’action génocidaire des militants hitlériens et les nombreuses violences de groupe, souvent mortelles, commises depuis longtemps et jusqu’à récemment, en Europe et ailleurs.
Pour rendre compte des frénésies meurtrières commises, tout au long de l’histoire mondiale, contre des ennemis, l’auteur propose ainsi une investigation renouvelée de la violence. Il souhaite prêter attention moins aux individus furieux qu’aux « groupements  agonistiques » (la SS par exemple), c’est-à-dire aux instances capables, dans un contexte favorable, de transformer un désir de mort (que tout un chacun peut éprouver à l’égard d’un autre soi-disant malveillant) en volonté c’est-à-dire en décision de tuer conclue par la création de dispositifs appropriés – les chambres à gaz en sont un.

François Jacquet-Francillon, agrégé de philosophie et docteur en histoire, est Professeur honoraire à l’Université de Lille. Il consacre actuellement ses travaux à la mémoire et l’histoire du nazisme, en Allemagne et en France.