Sous la direction de Marc Belissa et Monique Cottret
Le martyre existe-t-il ? Certes, des individus martyrisés, massacrés, des corps dépecés, du sang et des larmes, l’histoire n’en est jamais avare. Mais la souffrance ne suffit pas à faire le (ou la) martyr(e). Toute victime ne devient pas martyr(e). Le poids des générations passées pèse sur le cerveau des vivants : les représentations idéalisées de l’Église primitive, celle des apôtres et des martyrs, n’en finissent pas d’influencer le comportement des chrétiens aux temps médiévaux et modernes. Pourtant, selon que l’on évoque saint Augustin affirmant « c’est la cause et non la peine qui fait le martyr » ou Tertullien pour lequel le sang des martyrs est semence de chrétiens, l’attitude n’est pas tout à fait la même face au martyre, et l’on peut aisément opposer la spontanéité d’une geste divine et héroïque à l’autorité de l’Église qui se veut et se proclame seule instance de légitimation. Les communications présentées ici s’articulent autour de cette tension et présentent différentes facettes de l’aspiration au martyre du XIIe au XVIIIe siècle. Elles s’interrogent également sur les formes politiques du martyre et regardent le phénomène au miroir de l’islam.
Contributions de Olivier Andurand, Charlotte de Castelnau L’Estoile, Franck Collard, Monique Cottret, Caroline Galland, Isabelle Heullant-Donat, Elisabeth Lusset, Virginie Martin, Emmanuelle Tixier du Mesnil.