Nul doute que s’il y a eu dans la langue française depuis cent vingt ans une découverte capitale, c’est bien celle que les poètes ont faite du haïku.
D’abord à la fin du XIXe siècle avec le japonisme, puis entre les deux guerres mondiales, enfin dans les années 1960-1970, le haïku importé par d’inestimables traductions a été une faveur inespérée pour la poésie française, une espèce de dernière chance contre le nihilisme, et une grande incitation : non seulement il a encouragé la critique du discours en poésie, mais il a donné l’exemple d’un dégagement de la parole. Comment fut possible, ici en France, l’invention du haïku par les poètes et par les musiciens, et qu’a-t-elle donné ? Aujourd’hui, la libellule de Bashô dont notre langue a reçu les ailes vole en mille lieux de notre poésie : mais cette aventure on ne peut plus étonnante appelle des explications, auxquelles s’applique le présent livre, – lequel joint à des essais inédits plusieurs grands textes de jadis, et à des réflexions critiques des œuvres de poètes et de musiciens.
Sous la direction de Jérôme Thélot et Lionel Verdier.
Les auteurs : O. Birmann, J.-R. Bloch, Y. Bonnefoy, R. Boulaâbi, Chr. Doumet, A. Durand, Tr. Hordé, P. Jakubowski, Fr. Lallier, A. Madeleine-Perdrillat, R. Maublanc, D. Millet-Gérard, H. Mizuno, S. Muramatsu, A. Suarès, J. Thélot, G. Toutain, L. Verdier