Libérés d’une réalité et d’une rationalité qui étaient l’une et l’autre closes, les arts et les sciences ont désormais en partage l’imprévisibilité.
De la raison moderne – qui s’aventurait avec optimisme dans les voies de la science et de la technique -, semble s’être détachée une autre raison, plus expérimentée et plus réfléchissante. Cette dernière se méfie des trajectoires dites réelles pour les soupçonner de n’être plus que des idéalisations. Innovations et devenir caractérisent un monde de plus en plus complexe, devant lequel l’humain se sent devenir de plus en plus perplexe.
Qu’elle soit moderne ou post-moderne, la raison créatrice reste la clé de notre futur.

Angèle Kremer-Marietti, Docteur d’Etat ès-lettres et sciences humaines, enseigne la philosophie à l’université d’Amiens. Elle est l’auteur de La morale (P.U.F., 1982), L’éthique (P.U.F., 1987), Nietzsche et la réthorique (P.U.F., 1992), Les apories de l’action (Kimé, 1993), La philosophie cognitive (P.U.F., 1994).