Il faut (…) défendre l’idée que toute grande pensée n’est pas réfutable parce qu’elle est un événement, une ligne créatrice qui a déjà déserté les lieux où l’on pourrait l’assigner pour lui faire rendre des comptes (…).S’il est vain, en l’occurrence, de vouloir objecter quoi que ce soit à ma pensée de Deleuze, ce n’est pas parce que celle-ci serait particulièrement solide, mais au contraire parce qu’il ne peut jamais y avoir de dernier mot. (…) L’essence du langage fait défaut, les grands concepts sont vides, nulle part on ne trouve de quoi enfermer la pensée une fois pour toutes. On est toujours avec la pensée dehors, dans les choses, dans leurs variations accidentelles et incessantes.
Philippe Mengue, agrégé et docteur d’état, enseigne la philosophie en Provence.