La pensée italienne fait l’objet ces derniers temps d’un intérêt de la part du public cultivé français. Ce volume, qui réunit les Actes de deux Universités d’été organisées en 1995 et 1996 par l’Inspection générale de Philosophie, entend contribuer à cette indispensable entreprise de connaissance à l’heure où la culture européenne exige l’ouverture de chacune de ses composantes à la richesse « national-populaire » de l’autre.
Ce volume constitue un panorama de quelques uns des moments séminaux de la pensée italienne.
C’est le grand débat sur la rationalité qui est comme le fil conducteur de ce qu’il faut nommer le mode expérimental de penser propre au « mos italicus ». De Bruno, qui donne au panthéisme immanentiste une expression à la puissance inédite, à Machiavel qui pense le politique sans une métaphysique explicite, de Galilée qui fonde un expérimentalisme antidogmatique à Vico qui crée la science historique de la créativité elle-même, la rationalité moderne est poussée à ses limites. Après une éclipse, l’Italie qui a tant donné, retraduit les pensées qu’elle a provoquées et retrouve les grands courants de la pensée plus contemporaine. Avec elle, Hegel, Marx, Weber, les herméneutiques, trouvent des interprètes et des continuateurs d’exception. Le nationalisme ne se confond pas avec l’originalité d’un style ; c’est ici ce que montrent à profusion les spécialistes français et italiens qui nous restituent ces figures.
Auteurs : F. Balibar, P. Barucco, R. Bodéi, Y. Bottineau-Fuchs, E. Buissière-Formica, A. Burgio, P. Cistofolini, T. Dragon, J. Darriulat, J.-Cl Foussard, M. Fusco, A. de Libera, A.-S. Menasseyre, C. Menasseyre, G. Oldrini, P. Olivier, B. Pinchard, R. Pineri, A. Pons, F. Raffin, M. Senellart, G. Sfez, A. Tosel, G. de Van.