Les attaques contre la raison se sont multipliées au XXe siècle ; ce livre entend leur répondre et dénonce en elles autant de figures théoriques de la déraison politique, qui en alimentent l’existence historique.
Mais il ne pouvait le faire qu’en réglant d’abord le problème de l’échec du marxisme-léninisme. Le léninisme est considéré ici comme une espèce de « déraison » par rapport aux enseignements de l’auteur du Capital. Il en a trahi pour une large part le message. Pour vouloir transformer le monde et croire qu’on le peut, il faut postuler que la déraison sous ses multiples formes (violence, oppression, exploitation, aliénation) est rationnelle sans cesser d’être déraisonnable.
On doit pouvoir comprendre ses causes concrètes et donc tendanciellement l’abolir. L’auteur le montre en reprenant à nouveaux frais la question de l’aliénation, cette déraison quotidienne ; les hommes ne sont pas condamnés à une existence mutilée, des chances raisonnables d’une vie épanouie leur sont historiquement offertes. Telle est la leçon de cette nouvelle raison critique, dont nous avons tant besoin pour donner raison à l’espérance.
Yvon Quiniou enseigne la philosophie en classe préparatoire et collabore à de nombreuses revues. Il a participé à plusieurs ouvrages collectifs et est l’auteur de Problèmes du matérialisme (Ed. Méridiens-Klincksieck) et de Nietzsche ou l’impossible immoralisme (Ed. Kimé, 1993). Son travail vise à élaborer une théorie matérialiste de la morale.