Sous la direction de Monique Cottret et Caroline Galland
Le verbe croire renvoie à des réalités diverses et contradictoires. Croire c’est à la fois être certain, tenir pour vrai, adhérer avec conviction, mais c’est aussi, penser, admettre comme probable, envisager comme possible, et donc ouvrir la voie au doute, à l’opinion, au débat. Le verbe croire possède de multiples usages. Songeons que l’on croit en Dieu alors que l’on croit au diable. On croit à, on croit en, on croit que… Les historiens mobilisés dans cet ouvrage s’interrogent sur ces modalités complexes de la croyance dans tous les domaines du champ social. Privilégier les temps de ruptures, de déconstruction des croyances, les seuils épistémologiques fut le fil conducteur de cette recherche entre “croire” et “ne pas croire”.
Introduction : Monique Cottret
Première partie : Croire et savoirs : les embarras de la médecine.
-Philip Rieder, « Croire en sa santé ? « erreurs populaires » et superstitions romaines à Genève (1550-1800) »
-François Zanetti, « Faut-il croire aux charlatans ? Comprendre les pratiques thérapeutiques dans la France d’Ancien Régime »
-Nicole Edelman, « Croire ou ne pas croire au magnétisme animal et au somnambulisme magnétique »
Seconde partie : Normes et marges : les incertains marqueurs de la croyance.
-Ariane Bodin, « La christianité. Un outil heuristique pour étudier les manifestations sociales del’être-chrétien dans l’antiquité tardive »
-Ulrike Krampl, « De la magie à Paris au XVIIIe siècle ou les variations du croire »
-Françoise de Noirfontaine, «Une convulsionnaire de l’Hôtel-Dieu de Paris au XVIIIe siècle »
Troisième partie : Croire, faire croire et douter.
– Sylvie Barnay, « Croire aux visions mariales. Une croyance médiévale entre ciel et terre »
-Serge Brunet, « De la foi des montagnards. Les missions des Pyrénées du jésuite Jean Forcaud (1635-1645) »
-Fabienne Henryot, « Bibliothèques et orthodoxie dans les couvents mendiants »
-Aude de Mézerac, « La fabrique du croire : les évolutions liturgiques sous le règne d’Henri VIII »
– Baptiste Loy, « Faut-il croire en un Dieu cruel ? Les interrogations de Tilenus pasteur réformé du XVIIe siècle »
Quatrième partie : Croyance et confiance : les manifestations sociales du croire
-Juliette Sibon, « Peut-on croire en la parole du juif ? L’homme d’affaire à Marseille dans les relations économiques au XIVe siècle »
– Vincent Demont, « Le crédit entre confiance et contrôle : un groupe de marchands pendant la guerre de Trente ans »
– Gaël Rideau, « Crédit, confiance et foi chez Pierre Etienne Brasseux marchand drapier orléanais au XVIIIe siècle »
-Michel Cassan, « Croire la parole politique au moment de l’assassinat d’Henri IV »
-Laurent Brassart, « A quoi croient les paysans pendant la Révolution ? »
-Anne Quennedey et Pierre-Yves Glasser, « Saint-Just politique ou mystique ? croire en la République »
Conclusion : Caroline Galland
Monique Cottret et Caroline Galland sont professeurs d’histoire à l’Université Paris X-Nanterre.