inédit suivi de L’Idylle (1936) et du Dernier mot (1935)
Édition de Leslie Hill et Philippe Lynes
À partir de 1932, Maurice Blanchot, journaliste politique, critique littéraire, écrivain à part, a poursuivi une recherche littéraire exigeante qui, à travers de multiples transformations (dont Thomas le Solitaire de 1931-1937), n’aboutira qu’en mai 1940 à Thomas l’Obscur, grand roman dont on a aussitôt remarqué la singularité. Entre-temps, le futur romancier a interrompu ce travail « interminable » (dira-t-il) pour rédiger trois récits brefs, dont le premier, « Le Mythe d’Ulysse », est demeuré inédit à ce jour, et dont les deux autres, « L’Idylle » et « Le Dernier Mot », ne seront connus que sous une forme modifiée en 1947. Dans les archives personnelles de l’écrivain sont restées cependant les versions inaugurales de ces trois textes, et ce sont elles dont nous proposons ici la transcription, pour donner ainsi à lire ou à relire ces premiers récits d’un auteur encore confidentiel. « Je vous demande donc de vous rappeler ceci pour bien conduire vos observations : le dernier mot ne peut être un mot, ni l’absence de mot, ni autre chose qu’un mot. Si je me brise sur un bégaiement, j’aurai à rendre des comptes au sommeil, je me réveillerai et tout sera à recommencer. »